Colopathie fonctionnelle
OU
syndrome de l’intestin irritable
29 Septembre 2015
C’est un trouble caractérisé par une altération du transit intestinal et douleur abdominale en l’absence d’anomalie structurale.
On définit la colopathie fonctionnelle ou syndrome de l’intestin irritable, comme un syndrome évoluant sur au moins 12 semaines, consécutives ou non dans les 12 mois précédents les symptômes cités.
Ce syndrome s’accompagne de sensation d’inconfort ou de douleur abdominale auxquelles suivent les signes suivants :
-
Soulagé par la défécation
-
Souvent associé au début à des modifications de la fréquence des selles
-
Ou associé au début à une modification de la morphologie des selles
Ce sont les critères de Rome II.
Problème posé par le syndrome de l’intestin irritable
-
Il faut éviter la chronicité et la surconsommation des médicaments
-
Eliminer une maladie authentique comme la rectocolite hémorragique
-
Si les signes paraissent inhabituels, il faudra toujours penser au cancer colique et demander aux professionnels de santé une colonoscopie
-
Il faut se méfier des poussées aigues chez le colopathe fonctionnelle d’autant plus qu’il est âgé car une sigmoïdite peut se révéler non médicale mais chirurgicale imposant une hospitalisation.
La colopathie fonctionnelle ou syndrome de l’intestin irritable est une affection qui touche les sujets jeunes avant 45 ans, 3 fois plus chez les femmes que chez l’homme et s’exprimant parfois de façon sévère ou bruyante dans 80% des cas.
Traitement phytothérapique
La phytothérapie propose de nombreuses plantes agissant comme antispasmodique, adsorbante ou astringente.
En premier lieu, il faut en cas de colopathie induite par des antibiotiques en particulier chez les sujets traités pour les infections bronchiques des bronchiteux chroniques obstructifs, les infections urinaires récidivantes, l’acnée traité par les cyclines ou simplement une intolérance à l’antibiotique utilisé.
Dans tous les cas, il faudra supprimer la cause, prévoir un équilibre hydro électrolytique et traiter rapidement afin qu’il ne reste pas de séquelles de colopathie post antibiothérapique.
Certains proposent de donner dans les premières phases de la pomme crue pelée, rapée de 500g à 1.5 kilos par jour.
Pour traiter les colopathies post antibiotiques, on dispose de trois catégories de pantes ;
-
Les plantes astringentes riches en tanin
-
Les plantes adsorbantes et astringentes
-
Des modificateurs de la flore intestinale
-
Les plantes astringentes
-
-
La myrtille Vaccinium myrtillus
-
Dont on utilise la feuille, les baies.
On donne infusion de feuille 44g par litre, teinture mère 50 gouttes, 3 fois par jour, nébulisât 1 à 2 g par jour.
On peut galement proposer :
-
La renouée des oiseaux Polygonum aviculare
-
La potentille Potentilla enserine
Pour la période diarrhéique, on peut proposer une décoction antidiarrhéique qui associe ;
-
Renouée racine
-
Tormentille racine
-
Benoîte racine
-
Ecorce de grenade
-
Baie de myrtille
-
Le tout à 30g dans un ½ litre d’eau
-
-
-
-
La salicaire Lythrum salicaria
-
-
Qui est une plante riche en salicarine.
On la donne en teinture mère 50 gouttes, 3 fois par jour. Chez l’enfant on peut donner la salicaire à des doses divisées par deux.
La myrtille et la salicaire demeurent les plantes les plus importantes dans les colopathies.
On peut proposer ;
-
La vergerette du Canada en nébulisât à 0.3
-
Myrtille à 0.2
-
Pour une gélule, 6 fois par jour
-
Par ailleurs d’autres plantes sont utilisées dans les colopathies ;
-
L’aigremoine Agrimonia eupatoria
-
La bistorte Polygonum bistorta
Qui est très astringente
-
Le fraisier
Dont on utilise les feuilles.
-
La pimprenelle Poterium sanguisorba
Elle est reconnue pour sa bonne astringence et utile également dans les colopathies post antibiotiques
On peut également utiliser comme plante ;
-
Le ratanhia
-
Le noyer
-
Les feuilles de ronce
-
Les plantes adsorbantes et astringentes
-
Le coing Cydonia vulgaris
Que l’on utilise en sirop de coing à 150cc auquel on ajoute :
-
-
teinture mère alchémille
-
teinture mère pimprenelle
-
le tout pour 20g
-
-
-
-
-
-
La grande consoude Symphytum officinale
-
-
-
Dont la racine est riche en mucilage qui est connue pour agir sur les plaies et dans la gastrite.
Les autres plantes adsorbantes et astringentes sont ;
-
L’églantier
-
Le muflier
-
Et les charbons végétaux
-
Les modificateurs de la flore
Outre les ultra-levures que l’on peut utiliser pour établir l’équilibre bactérien de l’intestin, on peut utiliser les huiles essentielles qui agissent sur les germes qui ne devaient pas se développer dans le colon après antibiothérapie ce sont ;
-
Le cajeput
-
La cannelle
-
Le géranium
-
Le girofle
-
La sarriette
-
Le thym
On peut utiliser cette aromathérapie en huile essentielle diluer à 5%, 40 gouttes 3 fois par jour ou une huile essentielle par gélule dosé à 0.10g, 4 fois par jour.
Ces huiles essentielles seront d’autant plus utiles, que le candida se développe facilement après l’usage d’antibiothérapie sur une longue durée.
-
Plantes antispasmodiques utilisées dans la colopathie spasmodique
Ces plantes sont nombreuses ;
-
L’anémone Anemona Pulsatilla
Dont on utilise la fleur et la plante fraîche. On connaît son action antispasmodique, digestive et utérine.
Utilisée dans la migraine et dans la névralgie, elle agit sur la aérophagie, les spasmes intestinaux.
On utilise de préférence l’alcoolature 20 à 50 gouttes par 24 heures, mais elle est d’utilisation difficile.
-
L’aneth Anethum graveolens
Dont l’huile essentielle contient de la carvone, de la myristicine qui est antispasmodique, carminative, eupeptique agit surtout dans le hoquet et l’aérophagie.
On peut l’utiliser en infusé 5g à 8g par litre en buvant 250cc par jour, l’huile essentielle par gélule dosé à 0.25 par 24 heures.
-
L’anis vert Pimpinella anisum
Dont on utilise le fruit. Son huile essentielle contient de l’anéthol, c’est un antispasmodique, carminatif, stomachique indiqué dans les dyspepsies d’origines nerveuses.
On l’utiliser en infusion 10g par litre dont on boit 500cc par jour, en poudre 0.2g à 2g par jour, l’huile essentielle une à cinq gouttes par jour.
-
L’aspérule odorante
Qui contient un hétéroside coumarinique et un iridoïde. Qui est un antispasmodique agissant dans les digestions difficiles et qui est donné dans l’insomnie des enfants.
Il est utilisé en infusé à 10g par litre en donnant 250cc à 500cc par jour.
-
Le basilic Ocimum basilicum
Dont on utilise les sommités fleuries, huile essentielle contient de l’estragol. C’est un antispasmodique, eupeptique, carminatif, il est donné dans les troubles digestifs de type dypeptique nerveux avec crampe d’estomac, nausée, vomissement. Mais en cas de surdosage, il peut donner lui-même des troubles digestifs.
L’infusé de sommités fleuries est donné à 10g par litre dont on boit 250cc à 500cc par jour, la poudre de basilic 1g à 4g par jour, l’huile essentielle 5 à 6 gouttes, 2 fois par jour.
-
Le coriandre Coriandrum sativum
On utilise le fruit, son huile essentielle contient du cinolol. C’est un antispasmodique carminatif, stomachique, il est indiqué dans les digestions lentes dans les crampes d’estomac.
On donne un infusé de 30g par litre dont on boit 250cc par jour, la poudre 1g à 4g par jour, l’huile essentielle 5 à 10 gouttes, 2 fois par jour.
-
Le gattilier Vitex agnus castus
Dont on utilise le fruit ou sommités fleuries qui contiennent une huile essentielle contenant des glucosides. Le gattilier contient également des flavonoïdes, de la coumarine et des tanins.
C’est un antispasmodique, un anti-oestrogénique, sédatif et soporifique.
Il est surtout indiqué dans les troubles de type neurovégétatifs dont l’origine est digestive et pelvienne.
On donne un infusé 20g à 30g par jour dont on boit 500cc par jour, le nébulisât 0.5g à 2g par jour.
-
La khella Ammi visnaga
Dont on utilise le fruit qui contient de la khelline, de la visnagine, des flavonoïdes.
C’est un vasodilatateur coronarien et de l’uretère, un antispasmodique, un diurétique indiqué dans la lithiase rénale, l’asthme, la colique hépatique.
On le donne en teinture officinale 50 gouttes, 2 fois par jour.
-
La marjolaine Origanum majorana
Dont on utilise les sommités fleuries qui contiennent de l’huile essentielle riche en terpinéol. C’est un antispasmodique anxiolytique utile dans les troubles digestifs et l’anxiété.
On donne un infusé de 50 g de sommités fleuries dans un litre d’eau que l’on boit 250cc par jour, l’huile essentielle 4 à 10 gouttes par jour.
-
La matricaire Matricaria chamomilla
Dont on utilise le capitule. C’est une plante riche en bisalolol, en flavonoïdes : glucosides de quercetol et luteol. Son huile essentielle contient du chamazuléne.
C’est un antispasmodique, sédatif, antialgique, anti-inflammatoire, emménagogue (fait venir les règles) agit sur les spasmes coliques et gastriques.
C’est un antinévralgique et un antimigraineux.
Il se donne en infusion de capitule 5g par un litre d’eau on boit 500cc par jour, poudre 1g à 4g par jour, nébulisât 0.5g à 1 g par jour.
-
Le mélilot Melilotus officinalis
Dont on utilise les sommités fleuries contenant des flavonoïdes et de la mélitoside qui se transforme en coumarine.
C’est un antispasmodique, diurétique, anticoagulant, sédatif, intéressant dans l’insomnie de l’enfant et du vieillard. Il est utile dans les troubles digestifs.
On le donne en infusé 50g par litre et l’on boit 500cc par jour ou en nébulisât 0.1 à 0.5g par jour.
Il faut savoir que si le mélilot reste, non utilisé s’abîme et il devient beaucoup plus riche en produit coumarinique donc d’action coagulante.
-
Le millefeuille Achillea millefolium
On utilise les sommités fleuries riche en flavone : apigenol, luteolol, son huile essentielle est riche en chamazuléne.
C’est un antispasmodique, diurétique, cicatrisant, il est utile dans les spasmes digestifs et utérins.
On l’utilise en infusé à 5g par litre dont on boit 200 à 300cc par jour, en alcoolature 20 à 30g, 3 fois par jour.
-
La réglisse Glycyrrhiza glabra
Dont on utilise les racines qui contiennent un produit, l’acide glycurrhinique, des alcaloïdes a action antioestrogénique.
C’est un antispasmodique, un antiulcéreux gastrique, il agit sur les spasmes
gastro-intestinaux et les douleurs ovariennes.
On connaît son action sur l’ulcère gastrique et les gastrites, il faut rappeler que son action prolongée provoque la rétention sodée et surtout une augmentation du potassium sanguin et une hypertension artérielle qui cède à l’arrêt de la réglisse.
On l’utilise en poudre 2g à 5g par jour où en nébulisât 0.4g à 1g par jour.
-
La verveine odorante Lippia citriodora
Son huile essentielle contient du citrol, elle est stomachique, digestif.
On l’utilise en infusion 10g à 20g de feuille 250 à 500cc par jour.
-
Le viburnum Viburnum Prunifolium
Dont on utilise l’écorce qui est riche en dérivé comarinique et en acide valérianique.
C’est avant tout un sédatif utérin, on utilise l’écore de viburnum qui a donc une action légèrement sédative et spasmolytique surtout au niveau du petit bassin.
Toutefois, il faut savoir que le viburnum a une action comparable à l’achillea millefolium.
On peut le donner en poudre d’écorce 2g à 8g par jour, en teinture mère 30 gouttes, 3 fois par jour.
Il faut savoir que le viburnum est actif dans les vomissements et qu’il été proposé par le passée dans les vomissements de la grossesse.
Ces plantes étant citées non pas par les usages fréquents mais par ordre alphabétique.
Il découle de la clinique et de l’usage des dominantes dans les propositions de plantes médicinales dans la colopathie de type fonctionnelle, colopathie qui s’accompagne de météorisme de stress, de sensation d’inconfort avec atteinte du moral, perte d’appétit et du sommeil.
Trois plantes carminatives dominent dans la proposition du colopathe ;
-
Le carum carvi
-
Le foeniculum vulgare
-
Pimpinella anisum (anis vert)
-
-
Le carum carvi
-
Dont on utilise la graine est la plus puissante au niveau digestif.
Elle a une action identique à l’aneth Anethum graveolens qui est connue pour son action carminative de plus le carum carvi à une petite action respiratoire.
-
Le foeniculum vulgare
C’est un carminatif, antispasmodique qui est expectorant chez l’enfant, a des propriétés narcotiques. Il est plutôt indiqué chez l’enfant diarrhéique et digérant mal.
-
L’anis vert
Son goût est moins préféré que le carum carvi et le foeniculum vulgare.
Comparaisons des actions
-
Actions carminatives
-
le carvi le plus important en première position
-
le fenouil en deuxième position
-
l’anis en troisième position
-
Actions expectorantes
-
l’anis en première position
-
fenouil en deuxième position
-
carvi en troisième position
On décrit et donne le thé des quatre vents qui associe ;
-
carvi graine
-
fenouil graine
-
menthe fraîche
-
camomille fleur
-
Que l’on donne à part égale dans 100cc d’eau
-
Il faut savoir que la badiane étoilé ou illicium verum n’apport rien de plus que l’anis.
Le coriandrum sativum ou coriandre a une action carminative faible.
La marjolaine a un effet carminatif léger.
Papaye et ananas agissent sur les météorismes et fermentations.
On cite souvent la menthe poivrée, la feuille pour ses actions digestives dont on utilise 3g à 6g par jour et dont on donne l’huile essentielle dans les colons irritables.
C’est la plantes des colopathies fonctionnelles et des céphalées de tension.
Mais la menthe poivrée a ses contre-indications ;
-
Grossesse
-
Lithiase biliaire
-
Gastralgie
-
Hernie hiatale
La menthe a ;
-
des effets indésirables allergiques
-
des spasmes de la glotte bronchospasme (interdit chez l’enfant)
-
ulcération buccale gastralgie
-
vertige
-
prurit
-
céphalée
-
et colopathie.
C’est dire que ces réactions secondaires indésirables comparées à son indication dans les colopathies fonctionnelles et céphalée de tension devront être mûrement pesées.
On peut dégager des formules simples de ces colopathes stressés avec sensation d’inconfort et dont on peut comprendre la perte de morale.
Diverses formules sont proposées, elles sont multiples ;
Pour l’aérophagie associant ;
-
Le thym 40g
-
Sauge 30g
-
Fenouil 20g
-
Romarin 10g
Autre formule ;
-
Sauge 55g
-
Thym 25g
-
Romarin 10g
-
Anis vert 10g
S’il n’existe pas d’aérophagie et en cas de brûlures d’estomac associées on peut donner ;
-
Pimpinella anisum en teinture mère
-
2 fois 50 gouttes par jour
-
S’il existe une gastralgie plus marquée en cas de crampe on peut donner ;
-
De la sarriette 50g associé
-
A thym 50g
Où en cas de nausée ;
-
Cetraria en teinture mère associe
-
Au romarin teinture mère
S’il y a nausée sans vomissement on peut donner ;
-
La plante entière de saponaire
S’il existe vomissement on peut donner ;
-
De la mélisse fleur pour une proportion de 15 ‰
Dans les gastralgies et nausée avec crampe on peut donner ;
-
De la cethranthe Centrantus Ruber teinture mère 2 fois 30 gouttes par jour
Si ballonnement et gaz on peut associer séparément ;
-
Origan en infusion 10 ‰
-
Badiane étoilée 2 étoile de badiane
-
L’origan en tenture mère associe a radis teinture mère, 3 fois 50 gouttes par jour
-
L’huile essentielle d’origan 4g dans l’huile de germe de maïs 60cc
En cas de diarrhée, on peut associer diverses formules ;
-
Vergerette du Canada en gélule à 0.10, 6 fois par jour
-
La sarriette fleur 45g
-
Tormentille racine 45g
-
Menthe feuille 10g
-
Que l’on peut au choix choisir entre tormentille ou cynoglosse racine ou baie d’airelle
-
Géranium robert teinture mère associé
-
A salicaire teinture mère
-
Tormentille teinture mère
-
Le tout 3 fois 40 gouttes par jour
-
La sarriette 10‰
-
Le polygonum hydropiper en teinture mère 30 gouttes toutes les 2 heures s’il existe une diarrhée importante.
Chez l’enfant colopathe ayant des diarrhées on peut donner ;
-
Du sirop de coing
-
Une infusion de sommités fleuries de salicaire
En cas de constipation on peut donner ;
-
Pissenlit en teinture mère 2 fois 30 gouttes par jour
-
La mauve Malva sylvestris en teinture mère 3 fois 30 gouttes par jour
-
Le grand liseron en feuille 10g pour un litre
-
La globulaire en teinture mère
La tradition cite le thé Camellia sinensis comme stimulant, diurétique, antibactérien et antidiarrhéique agissant dans les gastrites, les gastroentérites et également dans les hépatites.
En chine, on donne 3g de feuilles 3 fois par jour ou dans les algies dentaires 31g par jour.
En cas de gastroentérite avec flatulence, on peut associer ;
-
Carum carvi en graine
-
Fenouil graine
-
Camomille fleur 10g chacun dans un litre d’eau
Enfin pour mémoire, nous avons vu qu’il fallait hydrater le bol fécal et l’on pouvait dans ces conditions utiliser des extraits d’algues qui sont riches en mucilages tel le agar-agar.
Certains utilisent un dérivé de la ruche, la propolis voire en cas de syndrome douloureux intense, l’huile essentielle de melaleuca alternifolia à 0.05g par gélule, 3 gélules 3 fois par jour.
En sachant que cette huile essentielle peut être allergique et qu’elle doit être utilisée avec modération.